Une augmentation de 60 % depuis 1990, un défi majeur pour l’économie et la société
Selon une récente étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la France a enregistré une hausse préoccupante de 60 % des logements vacants depuis 1990. En 2023, le nombre de ces logements inoccupés a grimpé à 3,1 millions, constituant 8,2 % du parc total en France hors Mayotte. Ce chiffre représente une augmentation de 1,2 million par rapport à 1990.
L’étude, basée sur des données fiscales et le recensement de la population, révèle que la vacance immobilière est particulièrement marquée dans les espaces moins denses. Par contraste, les aires d’attraction des grandes villes, les régions à croissance démographique et les zones touristiques présentent des taux de vacance plus faibles.
Depuis 2005, le nombre de logements vacants a augmenté en moyenne de 2,5 % par an, soit une progression 2,3 fois plus rapide que celle du nombre total de logements sur la même période. Presque tous les départements français sont concernés, à l’exception notable de la Corse et de l’Hérault.
Les départements ruraux, notamment ceux situés sur la diagonale du vide – une bande de faible densité de population s’étendant des Ardennes à l’Ariège – et l’Orne, sont particulièrement touchés. À l’inverse, les départements alpins, ceux de l’Atlantique, l’Ile-de-France et le Var s’en sortent mieux.
Quid des grandes villes
À Paris et dans les grandes villes de plus de 700 000 habitants, le taux de logements vacants est plus faible (7 %), bien que des disparités existent. Les situations varient également dans les villes de taille moyenne (200 000 à 700 000 habitants), avec des différences notables entre villes comme Bayonne ou Cannes, et d’autres comme Pau, Avignon ou Saint-Étienne.
Le problème est encore plus aigu dans les villes de moins de 50 000 habitants où le taux de vacance atteint en moyenne 9,6 %. L’Insee attribue cette situation à divers facteurs, incluant la déprise démographique, l’inadéquation entre l’offre et la demande, l’ancienneté ou l’insalubrité des logements, ainsi que des problématiques liées aux litiges ou aux successions.
Cette étude soulève des questions cruciales sur les défis économiques et sociaux que représente la gestion du parc immobilier en France, notamment en termes de planification urbaine, de réglementations fiscales et de politiques de logement.
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