Comprendre le calcul de l’allocation chômage : guide complet sur l’aide au retour à l’emploi (are)

La perte d’un emploi représente un tournant dans la vie professionnelle, mais elle ne condamne pas pour autant à l’impuissance financière. L’Aide au Retour à l’Emploi (ARE), communément désignée sous le terme allocation chômage, constitue le principal filet de sécurité mis en place par l’Unédic pour garantir un revenu de remplacement aux salariés involontairement privés d’emploi. Cette allocation ne relève pas d’une logique d’assistance pure, mais d’un système contributif où chacun cotise pendant ses périodes d’activité pour bénéficier d’une protection en cas de coup dur. Le dispositif repose sur des mécanismes de calcul ARE précis, qui prennent en compte les rémunérations passées, les durées d’activité et différents paramètres individuels. Comprendre ces règles permet non seulement d’anticiper le montant de son indemnisation chômage, mais aussi de mieux appréhender ses droits chômage et d’optimiser son retour vers l’emploi.

Le système français, bien que souvent critiqué pour sa complexité administrative, vise à établir un équilibre entre la protection des travailleurs et la responsabilisation dans la recherche d’un nouveau poste. La logique économique sous-jacente privilégie une approche où l’allocation représente une fraction du salaire antérieur, incitant ainsi à retrouver rapidement une activité rémunérée plutôt qu’à s’installer dans l’inactivité prolongée. Les récentes évolutions réglementaires, notamment celles intervenues en 2025, témoignent d’une volonté de moderniser le dispositif tout en préservant son caractère assurantiel.

Les fondements du calcul de l’allocation chômage : le salaire journalier de référence

La détermination du montant allocation chômage commence invariablement par le calcul du Salaire Journalier de Référence (SJR), pierre angulaire de tout le dispositif. Ce SJR constitue la base arithmétique sur laquelle reposent toutes les étapes ultérieures de calcul. Il reflète la moyenne journalière des rémunérations brutes perçues sur une période déterminée, mais son calcul obéit à des règles précises qui peuvent surprendre les non-initiés.

Le principe général veut que le SJR soit calculé à partir des salaires bruts perçus durant les 24 derniers mois calendaires précédant le dernier jour travaillé et payé. Cette période de référence, étendue depuis octobre 2021, vise à établir une photographie plus fidèle de la situation professionnelle du demandeur. Pour les salariés âgés de 55 ans ou plus, la période s’étend même à 36 mois, offrant une base de calcul encore plus large. Cette distinction selon l’âge s’inscrit dans une logique de protection renforcée des travailleurs seniors, dont les perspectives de retour à l’emploi s’avèrent statistiquement plus délicates.

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La mécanique du calcul du SJR et ses subtilités

Le calcul du SJR ne se limite pas à additionner les salaires et à diviser par le nombre de jours travaillés. La formule intègre également les jours d’inactivité, créant ainsi une moyenne qui tient compte des interruptions de carrière. Concrètement, on divise le total des rémunérations brutes par le nombre de jours calendaires, qu’ils aient été travaillés ou non. Cette approche peut sembler pénalisante pour les personnes ayant connu des périodes creuses, mais elle reflète une réalité économique : l’allocation doit correspondre à la capacité contributive réelle du demandeur.

Depuis avril 2025, le nombre de jours non travaillés pris en compte est plafonné à 70% du nombre de jours travaillés. Cette limitation, abaissée de 75% à 70%, traduit une volonté de valoriser davantage l’activité effective et de limiter les effets de dilution du SJR. Pour les contrats ayant pris fin avant le 31 mars 2025, l’ancien plafond de 75% continue de s’appliquer, illustrant le principe de non-rétroactivité des modifications réglementaires.

  • Les salaires bruts comprennent toutes les rémunérations principales, y compris les primes et gratifications
  • La période de référence est de 24 mois pour les moins de 55 ans (731 jours calendaires)
  • Elle s’étend à 36 mois (1 096 jours) pour les demandeurs d’emploi de 55 ans et plus
  • Le plafonnement des jours non travaillés à 70% des jours travaillés s’applique depuis avril 2025
  • Seule la part des salaires inférieure à 15 700 € brut par mois entre dans le calcul

Les reconstitutions de salaire et exclusions du calcul

Certaines situations particulières donnent lieu à une reconstitution du salaire pour éviter que des absences justifiées ne pénalisent le demandeur d’emploi. Lorsqu’une personne a connu une absence de rémunération ou une rémunération partielle en raison d’un arrêt maladie, d’un congé de maternité, de paternité ou d’une activité partielle, France Travail (anciennement Pôle emploi) procède à une reconstitution du salaire habituel sur ces périodes. Ce mécanisme correcteur garantit que des événements indépendants de la volonté du salarié n’amputent pas artificiellement son allocation future.

À l’inverse, plusieurs types de rémunérations sont expressément exclus du calcul. Les indemnités de licenciement, de rupture conventionnelle, de fin de mission, de préavis ou de non-concurrence ne comptent pas. L’indemnité compensatrice de congés payés, les remboursements de frais professionnels et les indemnités journalières de la Sécurité sociale sont également écartés. Cette exclusion se justifie par la nature même de ces sommes : elles ne constituent pas un salaire au sens strict, mais des compensations pour des préjudices spécifiques ou des remboursements de dépenses engagées.

Élément de rémunérationPris en compte dans le SJRJustification
Salaire de base brutOuiRémunération principale du travail fourni
Primes et gratificationsOuiComplément de rémunération lié à l’activité
Indemnités de licenciementNonCompensation d’un préjudice, non un salaire
Indemnités de rupture conventionnelleNonContrepartie de la rupture négociée
Prime de précarité (CDD)NonCompensation de l’instabilité du contrat
Indemnités de congés payésNonDroit au repos déjà acquis
Remboursements de fraisNonSimple restitution de dépenses engagées

Prenons un exemple concret : un salarié de moins de 55 ans a travaillé pendant deux années complètes avant la fin de son contrat, percevant 50 000 € de rémunération brute sur cette période de 731 jours calendaires. Son SJR s’établit ainsi à 50 000 / 731 = 68,40 €. Ce chiffre devient la référence pour toutes les étapes suivantes du calcul de l’aide au retour à l’emploi.

Du salaire journalier de référence au montant de l’ARE : les formules de calcul

Une fois le SJR déterminé, le calcul du montant journalier brut de l’ARE fait appel à une double formule dont on retient le résultat le plus avantageux pour le demandeur d’emploi. Cette approche bicéphale vise à garantir un minimum de protection tout en maintenant une proportionnalité avec le salaire antérieur. Le système retient ainsi le montant le plus élevé entre deux options : soit 40,4% du SJR additionné à une partie fixe de 13,18 € (au 1er juillet 2025), soit 57% du SJR sans ajout de partie fixe.

Cette dualité des formules s’explique par une logique économique simple : pour les salaires modestes, la première formule avec sa composante fixe assure un niveau d’allocation décent, tandis que pour les salaires plus élevés, c’est généralement la seconde formule qui prévaut. Le montant obtenu ne peut toutefois excéder 70% du salaire journalier de référence, plafond établi pour maintenir un différentiel incitatif entre l’allocation et le salaire d’activité. Cette limite supérieure traduit une préoccupation légitime : l’ARE doit soutenir sans pour autant décourager le retour vers l’emploi.

Application pratique des formules et effet de seuil

Reprenons notre exemple du salarié dont le SJR atteint 68,40 €. En appliquant la première formule, on obtient : 40,4% × 68,40 + 13,18 = 40,81 €. La seconde formule donne : 57% × 68,40 = 38,99 €. Le montant journalier brut de son ARE sera donc de 40,81 €, résultat le plus élevé des deux. Ce montant reste bien inférieur au plafond de 70% du SJR (47,88 €), confirmant qu’il n’y a pas d’écrêtement dans ce cas précis.

Les allocations chômage font l’objet d’une revalorisation annuelle intervenant chaque 1er juillet. En juillet 2025, cette revalorisation s’élève à 0,50%, un taux modéré qui reflète la situation économique du moment. Les précédentes revalorisations atteignaient +1,2% en juillet 2024 et +1,9% en juillet 2023, avec une revalorisation exceptionnelle de +1,9% en avril 2023. Ces ajustements visent à préserver le pouvoir d’achat des demandeurs d’emploi face à l’inflation, tout en maintenant l’équilibre financier du régime d’assurance chômage.

  • Première formule : 40,4% du SJR + 13,18 € (partie fixe au 01/07/2025)
  • Seconde formule : 57% du SJR
  • Le montant retenu est le plus élevé des deux résultats
  • Plafond absolu : 70% du SJR
  • Revalorisation annuelle au 1er juillet pour suivre l’évolution des prix

Plancher et plafond de l’allocation : les bornes du système

Le dispositif prévoit un montant minimum de 32,13 € par jour depuis juillet 2025, garantissant un socle minimal de ressources. Cette limite inférieure ne s’applique toutefois pas en cas de travail à temps partiel, où l’allocation est calculée au prorata du temps travaillé dans le passé. À l’autre extrémité de l’échelle, le montant maximal s’établit à 294,21 € brut par jour, correspondant aux salaires les plus élevés (jusqu’au plafond de prise en compte de 15 700 € brut mensuel).

Ces bornes délimitent un corridor d’indemnisation qui reflète une philosophie économique précise : assurer une protection sociale universelle tout en maintenant une graduation proportionnelle aux contributions passées. Le système évite ainsi deux écueils : la précarisation totale des demandeurs d’emploi d’une part, et la déconnexion complète entre effort contributif et niveau d’indemnisation d’autre part. Cette architecture rappelle que l’ARE n’est pas une simple aide sociale, mais bien une assurance à laquelle chacun contribue pendant ses périodes d’activité.

Salaire mensuel brut de référenceFormule de calcul applicableCotisation retraite complémentaireContributions CSG/CRDS
Inférieur à 1 296,56 €75% du salaire journalier brutNonNon
Entre 1 296,56 € et 1 419,95 €Montant minimum (31,97 € au 01/01/2025)NonNon
Entre 1 419,95 € et 2 402,18 €40,4% du SJR + 13,11 € par jour3% du SJRNon
Entre 2 402,18 € et 15 456 €57% du SJR3% du SJRCSG 6,2% + CRDS 0,5% (avec abattement)

Les prélèvements sur l’ARE et la mensualisation du versement

L’allocation chômage n’échappe pas aux prélèvements sociaux et fiscaux, contrairement à une idée parfois répandue. Le montant calculé s’exprime en brut, et diverses déductions s’appliquent selon la situation personnelle du bénéficiaire. Pour les allocations situées dans les tranches supérieures, une cotisation pour la retraite complémentaire de 3% du SJR est prélevée, permettant de continuer à acquérir des droits pour la retraite même pendant la période de chômage. Cette contribution illustre une solidarité intergénérationnelle où même les périodes d’inactivité involontaire ne rompent pas complètement le lien avec le système de protection sociale.

Les contributions sociales CSG et CRDS s’appliquent également au-delà d’un certain seuil d’allocation. La CSG est prélevée à hauteur de 6,2% et la CRDS à 0,5%, après application d’un abattement de 1,75%. Ces prélèvements ne concernent que la fraction de l’allocation dépassant un montant net de 60 € par jour, préservant ainsi les allocations les plus modestes. L’ARE demeure par ailleurs soumise à l’impôt sur le revenu et doit être déclarée dans la rubrique « Autres revenus imposables ». Depuis janvier 2019, le prélèvement à la source s’applique directement aux allocations des personnes imposables.

Mensualisation de l’allocation : simplification administrative

Une évolution notable est intervenue en avril 2025 avec la mensualisation du paiement de l’ARE. Auparavant, le montant versé chaque mois variait selon le nombre de jours calendaires (28 à 31 jours selon les mois), créant une instabilité budgétaire pour les bénéficiaires. Désormais, le calcul repose sur une base fixe de 30 jours calendaires, quel que soit le mois considéré. Cette réforme administrative, qui peut sembler technique, améliore considérablement la prévisibilité des ressources et facilite la gestion budgétaire des demandeurs d’emploi.

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Cette mensualisation s’applique automatiquement à tous les allocataires, qu’ils soient nouvellement inscrits ou déjà en cours d’indemnisation en avril 2025. Elle supprime les variations mensuelles qui pouvaient créer des difficultés pour honorer des engagements financiers réguliers comme un loyer ou des échéances de crédit. Cette stabilisation participe d’une logique d’accompagnement où l’efficacité du soutien ne se mesure pas seulement au montant brut versé, mais aussi à la capacité du dispositif à offrir une sécurité financière prévisible.

  • Montant exprimé en brut avant prélèvements sociaux et fiscaux
  • Cotisation retraite complémentaire de 3% du SJR pour les allocations moyennes et supérieures
  • CSG (6,2%) et CRDS (0,5%) sur la part dépassant 60 € nets par jour
  • Assujettissement à l’impôt sur le revenu avec prélèvement à la source
  • Mensualisation sur 30 jours fixes depuis avril 2025 pour tous les bénéficiaires

La dégressivité de l’ARE pour les hauts revenus : un mécanisme controversé

Depuis juillet 2021, le système d’indemnisation chômage intègre un mécanisme de dégressivité ciblant les demandeurs d’emploi ayant perçu des salaires élevés. Cette mesure, qui suscite débats et controverses, vise à renforcer l’incitation au retour rapide vers l’emploi pour les cadres et professions bien rémunérées. Elle s’applique aux personnes de moins de 55 ans à la date de fin de leur contrat de travail (57 ans pour les contrats terminés avant avril 2025), dont le salaire journalier de référence dépasse 159,68 € par jour, correspondant à un salaire brut mensuel supérieur à 4 915 €.

Le principe est simple dans sa formulation : après six mois d’indemnisation à taux plein (182 jours calendaires), l’allocation subit une réduction pouvant atteindre 30%, dans la limite d’un plancher fixé à 92,11 € brut par jour. Cette réduction s’applique pendant toute la durée restante des droits à l’allocation. Pour les demandeurs d’emploi dont la fin du contrat est intervenue avant décembre 2021 ou dont la procédure de licenciement était engagée à cette date, le délai avant application de la dégressivité était de huit mois (243 jours), témoignant d’une mise en œuvre progressive.

Logique économique et exemptions du dispositif

Cette dégressivité s’inscrit dans une vision économique où l’allocation ne doit pas constituer une rente confortable permettant de prolonger indûment la recherche d’emploi, particulièrement pour des profils qualifiés dont l’employabilité demeure élevée. Les défenseurs de cette approche soulignent que les cadres disposent généralement d’un réseau professionnel développé et de compétences recherchées, justifiant une pression accrue pour retrouver rapidement un poste. Cette logique, typiquement libérale, postule que la réduction progressive de l’allocation agit comme un aiguillon efficace vers le retour en emploi, tout en préservant une période initiale de six mois pour mener une recherche de qualité. La mesure s’apparente à un compromis entre protection sociale et responsabilisation individuelle, concept central dans les débats sur l’efficience des systèmes d’assurance chômage en Europe et aux États-Unis, pays où les approches divergent significativement en matière de productivité et de marché du travail.

Plusieurs catégories échappent toutefois à ce mécanisme. Les salariés âgés de 55 ans ou plus (57 ans avant avril 2025) à la fin de leur contrat ne sont pas concernés, reconnaissant implicitement les difficultés spécifiques de retour à l’emploi des seniors. L’allocation de sécurisation professionnelle (ASP), versée dans le cadre du contrat de sécurisation professionnelle (CSP), n’est pas non plus soumise à la dégressivité, ce dispositif ayant sa propre logique d’accompagnement renforcé.

CritèreCondition pour la dégressivitéException
ÂgeMoins de 55 ans à la fin du contrat (57 ans avant 04/2025)55 ans et plus exemptés
Salaire de référenceSJR supérieur à 159,68 €/jour (≈ 4 915 € brut/mois)Salaires inférieurs exemptés
Délai d’applicationÀ partir du 7ème mois (182 jours d’indemnisation)Report en cas de formation qualifiante
Taux de réductionJusqu’à 30% de l’allocation initialePlancher à 92,11 € brut/jour
Type d’allocationARE classiqueASP (contrat de sécurisation) exempté

Report de la dégressivité en cas de formation

Un aménagement notable concerne les demandeurs d’emploi qui s’engagent dans une formation pendant leur première période d’indemnisation. Si la formation s’inscrit dans le cadre du projet personnel d’accès à l’emploi (PPAE) ou est financée en tout ou partie par le Compte Personnel de Formation (CPF), le délai de déclenchement de la dégressivité est interrompu pendant toute la durée de la formation. Un demandeur d’emploi suivant par exemple une formation d’un mois entre son troisième et quatrième mois d’indemnisation verra la dégressivité s’appliquer avec un mois de décalage, soit au huitième mois au lieu du septième.

Cette disposition reconnaît que la formation constitue un investissement actif dans le retour à l’emploi et ne doit pas être pénalisée. Elle encourage les stratégies de montée en compétences plutôt que la recherche précipitée d’un emploi sous-qualifié. Cette flexibilité tempère la rigueur du mécanisme de dégressivité et témoigne d’une certaine subtilité dans la conception du dispositif, au-delà de la seule logique comptable.

Conditions d’éligibilité et durée de versement de l’ARE

Au-delà du calcul du montant, l’accès même à l’ARE obéit à des conditions d’éligibilité ARE précises. La première condition concerne la durée d’affiliation : le demandeur doit justifier d’au moins 6 mois de travail (soit 130 jours travaillés ou 910 heures) au cours des 24 derniers mois précédant la fin du contrat de travail. Pour les personnes de 55 ans et plus, cette période de référence s’étend à 36 mois. Cette exigence d’affiliation minimale garantit que l’allocation bénéficie à ceux qui ont effectivement contribué au système, maintenant ainsi la nature assurantielle du dispositif.

Le caractère involontaire de la privation d’emploi constitue une autre condition essentielle. Seules les ruptures de contrat indépendantes de la volonté du salarié ouvrent droit à l’ARE : licenciement économique ou pour motif personnel, fin de CDD, rupture conventionnelle, ou encore démission considérée comme légitime selon la réglementation. La démission volontaire classique n’ouvre généralement pas droit à l’allocation, sauf cas particuliers reconnus par France Travail comme légitimes (mutation du conjoint, violences conjugales, non-paiement du salaire, etc.).

  • Inscription comme demandeur d’emploi auprès de France Travail
  • Être physiquement apte à travailler (attesté par un certificat médical si nécessaire)
  • Rechercher activement un emploi et accepter les offres raisonnables d’emploi
  • Ne pas avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite
  • Résider sur le territoire français ou dans un pays de l’Union européenne
  • Justifier d’une perte involontaire d’emploi (sauf démissions légitimes reconnues)

Durée d’indemnisation : proportionnalité et plafonds

La durée versement ARE dépend directement de la durée d’affiliation préalable. Le principe général veut que la durée d’indemnisation soit égale à la durée de travail, dans la limite de 730 jours calendaires (24 mois) pour les demandeurs d’emploi de moins de 53 ans. Pour les personnes de 53 et 54 ans, la durée maximale atteint 913 jours (environ 30 mois), et pour les 55 ans et plus, elle peut aller jusqu’à 1 095 jours (36 mois). Ces durées majorées pour les seniors reconnaissent les difficultés accrues de retour à l’emploi liées à l’âge, malgré les discriminations officiellement prohibées.

Cette proportionnalité entre durée de cotisation et durée d’indemnisation maintient l’équité du système : ceux qui ont travaillé plus longtemps bénéficient d’une protection plus étendue. Le plafonnement évite néanmoins que l’allocation ne se transforme en rente de longue durée, maintenant ainsi la pression vers le retour en activité. Cette architecture reflète l’équilibre délicat entre solidarité collective et responsabilité individuelle, tension permanente dans tout système de protection sociale moderne.

Âge du demandeur d’emploiDurée maximale d’indemnisationEn mois
Moins de 53 ans730 jours calendaires24 mois
53 et 54 ans913 jours calendairesEnviron 30 mois
55 ans et plus1 095 jours calendaires36 mois

Simulation et démarches pratiques pour les demandeurs d’emploi

Face à la complexité des règles de calcul, France Travail met à disposition un simulateur en ligne permettant d’estimer le montant et la durée de ses droits chômage. Accessible sur le portail candidat de France Travail, cet outil gratuit permet d’obtenir une estimation personnalisée en renseignant quelques informations clés : salaires des derniers mois, durée d’activité, âge, et motif de rupture du contrat. Bien que non contractuelle, cette simulation offre une visibilité précieuse pour anticiper ses ressources durant la période de recherche d’emploi.

Les démarches d’inscription doivent être effectuées dès la fin du contrat de travail pour éviter toute perte de droits. L’employeur doit remettre une attestation employeur mentionnant tous les éléments nécessaires au calcul de l’ARE : salaires perçus, périodes travaillées, motif de rupture. Ce document constitue la pièce maîtresse du dossier et doit être transmis à France Travail lors de l’inscription. En cas d’erreur ou d’omission sur cette attestation, il appartient au demandeur d’emploi de demander une correction auprès de son ancien employeur, les services de France Travail se basant sur les informations certifiées par l’entreprise.

L’inscription en ligne via le site France Travail permet de gagner du temps et d’éviter les déplacements en agence. Le processus comprend la création d’un espace personnel, la saisie des informations administratives et professionnelles, et le téléchargement des justificatifs requis. Un entretien de situation peut ensuite être programmé avec un conseiller pour élaborer le projet professionnel et définir les modalités d’accompagnement. Cette première rencontre détermine souvent la qualité du suivi ultérieur et mérite d’être préparée avec soin.

  • S’inscrire comme demandeur d’emploi dès la fin du contrat de travail
  • Rassembler l’attestation employeur et les bulletins de salaire des 24 derniers mois
  • Utiliser le simulateur en ligne pour estimer ses droits avant l’inscription
  • Créer son espace personnel sur le site France Travail
  • Mettre à jour régulièrement sa situation d’activité réduite si reprise partielle d’emploi
  • Actualiser mensuellement sa situation pour percevoir l’allocation
  • Conserver tous les justificatifs de recherche d’emploi en cas de contrôle

Actualisation mensuelle et obligations du demandeur d’emploi

Le versement de l’ARE est conditionné à une actualisation mensuelle de la situation, à effectuer impérativement chaque mois sur le site ou l’application France Travail. Cette formalité permet de déclarer ses éventuelles périodes d’activité (missions intérimaires, CDD courts, activité réduite), ses absences (maladie, formation, congés), et de confirmer sa recherche active d’emploi. L’oubli d’actualisation entraîne automatiquement la suspension du versement de l’allocation, avec un délai de régularisation limité.

Les obligations des bénéficiaires de l’ARE vont au-delà de la simple actualisation. Le demandeur d’emploi doit rechercher activement un emploi, ce qui implique de postuler régulièrement à des offres correspondant à son profil, d’accepter les convocations de France Travail, et de ne pas refuser sans motif légitime une offre raisonnable d’emploi. Ces obligations, parfois ressenties comme contraignantes, maintiennent la dynamique de recherche et évitent l’installation passive dans le chômage. Elles s’accompagnent toutefois d’un droit à l’accompagnement personnalisé et à la formation, offrant ainsi des moyens concrets pour faciliter le retour en emploi.

Quel est le montant minimum de l’allocation chômage en 2025 ?

Le montant minimum de l’ARE s’établit à 32,13 € brut par jour depuis le 1er juillet 2025. Ce plancher garantit un socle minimal de ressources aux demandeurs d’emploi, bien qu’il ne s’applique pas en cas de travail à temps partiel antérieur où l’allocation est calculée proportionnellement à l’activité exercée.

Comment sont pris en compte les jours non travaillés dans le calcul du salaire journalier de référence ?

Les jours non travaillés sont intégrés au dénominateur du calcul du SJR aux côtés des jours travaillés, mais leur nombre est plafonné à 70% du nombre de jours travaillés depuis avril 2025 (75% pour les contrats terminés avant le 31 mars 2025). Cette règle évite une dilution excessive du SJR tout en tenant compte des réalités de carrières parfois discontinues.

La dégressivité de l’ARE s’applique-t-elle à tous les demandeurs d’emploi ?

Non, la dégressivité ne concerne que les demandeurs d’emploi de moins de 55 ans dont le salaire journalier de référence dépasse 159,68 € par jour, soit environ 4 915 € brut par mois. Elle débute après 6 mois d’indemnisation à taux plein et peut réduire l’allocation de 30% maximum, avec un plancher à 92,11 € brut par jour. Les seniors de 55 ans et plus en sont exemptés.

Peut-on cumuler allocation chômage et reprise d’activité partielle ?

Oui, le cumul est possible et même encouragé. En cas de reprise d’activité réduite, l’allocation est maintenue partiellement selon des règles de calcul spécifiques, permettant au demandeur d’emploi de compléter ses revenus d’activité. Ce dispositif favorise le retour progressif vers l’emploi sans rupture brutale des ressources, à condition de déclarer cette activité lors de l’actualisation mensuelle.

Quelle est la durée maximale d’indemnisation chômage selon l’âge ?

La durée maximale varie selon l’âge : 24 mois (730 jours) pour les moins de 53 ans, environ 30 mois (913 jours) pour les 53-54 ans, et 36 mois (1 095 jours) pour les 55 ans et plus. Ces durées reflètent une protection renforcée pour les seniors dont les perspectives de retour à l’emploi sont statistiquement plus difficiles, bien que la durée effective dépende de la durée d’affiliation préalable.

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